En effet, l’arrogance émane d’Armando par sa posture droite et fière. Certains qu’il s’agit d’une aura auto-protectrice de son passé. D’un sourire et regard en coin jusqu’à la disposition de ses sourcils, il peut se montrer des plus agaçants. Mais si vous parvenez à passer outre cette barrière, vous serez témoin de sa loyauté, son humour, sa patience et endurance. Tout comme son audace d’antan toujours présente.

Haut de 188 centimètres et d’une masse de 79 kilogrammes, il favorisera en dehors de ses habits réglementaires quelques tenues simple mais élégantes. Vêtements qui sauront mettre en avant son corps élancé, ressortir le bleu profond de ses yeux et le sombre châtain d’automne de ses cheveux.

Bien cachés sous un pantalon et une peau synthétique se trouveront deux prothèses cybernétiques dernière génération. Celle de droite est la plus importante, remplaçant dans son entièreté la moitié de sa jambe du genou au pied. Celle de gauche est légèrement moins endommagée que sa voisine, le pied ainsi que la cheville ont été remplacé et le tibia renforcé.
Et si vous avez de l’œil, vous ne remarquerez probablement rien à celui de droite. Une fine et rectiligne cicatrice cependant se situe à la tempe droite au niveau de son membre oculaire. C’est son troisième et dernier signe distinctif quant à un soutien cybernétique. Pour l’instant du moins.

Il est 20 heures et des rires se répercutent avec écho contre les parois du hangar 18. L’équipe du Major Meister est rentrée de mission et se permet de passer une soirée en petit comité près des véhicules. Soda et conversations tournées vers le passé dans le but de se connaître d’avantage et fonder ainsi une amitié proche de la camaraderie.

Ils étaient en tout quatre, installés à côté du véhicule léger tout terrain TCH-44. Chacun à leur tour avait raconté ce qui l’avait amené à s’enrôler et quelques bribes du passé en prime. Il y avait du boulanger qui avait un vide en lui et besoin d’aventure jusqu’à la fierté familiale qui s’engage de générations en générations ou simplement parce que les uniformes et organisation du genre est une passion. Un silence commençait néanmoins à s’installer. Une personne n’avait encore rien dit et n’en avait probablement pas l’envie.

La jeune cadette regarda ses ainés en indiquant du regard le major silencieux. Aucune réaction. Elle inspire profondément en se mordant la lèvre inférieure puis dira d’un ton enjoué et d’un grand sourire. On sentirait presque qu’elle est nerveuse.

• « Et vous Major ? Vous faisiez quoi avant de vous engager ? »
  

Silence, encore. La bleusaille s’interroge quant au bien-fondé de sa question et indiscrétion. Le Major remarque cela et sourit en coin et arquant un sourcil.

• « Allons ! Ne me dis pas que tu ignores tout du grand et audacieux « Armando Meister » ? J’…»
  

Aussitôt la permission faite d’ouvrir ce dossier que le sergent s’exclame à grands gestes et mots :

• « C’était un grand pilote ! L’un des meilleurs au sein des championnats les plus prestigieux, au monde ! Dans la compétition des fameux et redoutables Unicycles ! »
  

Le Major en frémit de souvenir et boit une nouvelle gorgée du breuvage pétillant et absurdement sucré. Tandis que la jeune soldate ouvre grand ses yeux et sa bouche béante de surprise.

• « Les Unicycles ! Mais comment êtes-vous devenu pilote de telles machines ? Et pourquoi venir dans l’armée après ça ? »
  

Avec cette dernière question le sergent lui-même se renfrogna et garda le silence. Ce ne fut que le soupir résigné d’Armando qui le brisa et capta l’attention totale de tous. Qu’est-ce qui l’a amené ici ? Tant de choses. Il ne faudra rien oublier, non rien.

• « Mes parents sont …»