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[Mois 4] Kinaara. [Alihuen Likan-Rojas]

Âge du Personnage : 35 ans.
Nationalité du Personnage : Indien.
Métier du Personnage : Militaire.
Madukhar Khatri
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Message Mer 29 Mai - 18:09
Militaire

Planté contre un mur, les mains dans le dos bien serrées, droit dans ses bottes et le regard éteint, il vendait vraiment bien la carrière militaire. La vérité était uniquement l’ennui, profond, plus lointain que la Terre et plus abouti que tout ce projet de colonisation. Le caporal Khatri tenait son poste, avec efficacité et opiniâtreté. Un vrai modèle. Un vrai exemple.

Il bâilla à s’en décrocher la mâchoire, sans penser même à se couvrir la bouche. Quelqu’un s’éloigna rapidement de lui sans qu’il le remarque seulement. Son pakol le gratta brièvement, mais il préféra se machouiller la joue pour garder contenance. Quelqu’un d’autre s’éloigna plus rapidement encore de lui.
C’était le centre administratif, qui bruissait d’activité matinale : des cohortes de colons nouvellement réveillés qui venaient chercher leurs affectations, ainsi que d’autres qui se précipitaient pour arrêter de gamberger à force de n’avoir rien à faire. Plus d’une quarantaine, pour le moment, à faire la queue ou assaillir des fonctionnaires qui traversaient les lieux pour telle ou telle mission. Madukhar était plus ou moins en charge avec son supérieur, la sergente Heuvel, de “surveiller” ce centre, façon de dire qu’une douzaine d’entre elleux attendait qu’on vienne les relever pour faire un truc utile - dormir. Leurs uniformes sentaient encore l’amidon du voyage, ce qui les raidissait encore plus que la normale.

Clairement rien à faire, en vérité. Heuvel finit par venir voir Madukhar, juste histoire de s’occuper de quelque chose : elle l’expédia à l’une des portes pour qu’il puisse faire une forme de tri. Qui avait une demande pour un autre service, qui devait bel et bien se chercher une affectation, qui pouvait aller se faire cuire un oeuf dans les cuisines… On les avait sortis, les oeufs ? Seulement du lyophilisé, chef. Rapport aux allergies, tout ça. Mince, à quand des poules sur cette planète. Aucune idée, chef, peut-être que ça traîne quelque part ? C’est ça, et aussi des marmottes, des canards et des petits chats. Il y en a sûrement dans au moins un caisson de stase, non ? On a bien embarqué les rats partout sur Terre, enfin surtout vous, hein ? De quoi tu parles, Madu ?

Cela continua assez longtemps, assez pour qu’une autre troupière vinsse demander si d’aventure ils faisaient une after pour fêter l’arrivée sur SRmachinchose. L’ambiance était assez détendue, pas à dire. Le caporal Khatri, finalement, fit l’effort d’obéir aux consignes et se rendit à l’une des entrées, pour commencer à déployer ses incomparables talents de bavard.
Vous, non. Vous, oui, passez. Vous, allez au bureau quatre, on vous orientera. Vous… ah, mais vous êtes la soeur d’Olamide ? Non, sa cousine ? Oui, hein, c’est un gars bien. Vous devriez aller le voir, il est… ah non, mince, en mission dehors, plus tard.
Et vous, madame ?
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Dernière édition par Madukhar Khatri le Mer 5 Juin - 20:43, édité 1 fois
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Alihuen Likan-Rojas
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Message Mer 29 Mai - 22:43
Colon
Ne pas sombrer. Ne pas monter les escaliers du mur dans le seul but de plonger ensuite dans le vide. Ne pas demeurer prostrée dans sa chambre, dans l'appartement qui leur avait été attribué, à leur arrivée. L'appartement pour un couple, bien plus grand que ce à quoi elle pouvait prétendre, maintenant. Ne pas se laisser mourir mobilisait toute son énergie. Et si elle ne se suicidait pas, c'était uniquement parce qu'elle n'en avait pas la force, trop brisée même pour cette décision. Et elle ne serait sans doute pas venue, ce jour-là, si l'agenda de son téléphone ne lui avait envoyé de rappel. Et même ainsi, elle pensa tout d'abord ne pas se lever, ne pas sortir. Mais le corps désirait survivre, et la faim la tenaillait. Il lui fallut s'habiller, sortir, se rendre auprès des entrepôts de la ville.

Une fois qu'elle eut ses rations en poche, son portable bipa à nouveau, pour lui rappeler l'échéance du rendez-vous. Un rendez-vous qu'elle avait pris auprès du centre administratif, avant. Dans le but de travailler, elle aussi, à la fondation et à la prospérité de la Colonie. Lorsqu'elle y croyait encore. Lorsqu'elle pensait encore qu'il était possible de vivre à proximité de la faune de cette planète. Elle n'y croyait plus.  Mais la personne qui la servait, à l'entrepôt, voulut bien faire, et se sentit obligée de lui indiquer le chemin le plus court jusqu'au Centre. Elle n'eut pas le courage de lutter, de refuser. Elle suivit docilement les indications.

Elle se trouva noyée dans ce qui pouvait passer pour une foule, à l'échelle de la Colonie, à l'entrée du Centre. Et assez rapidement, elle se retrouva devant un militaire, qui semblait trier les personnes et les orienter. A plusieurs reprises, elle avait songé faire demi-tour, mais cela aurait impliqué de lutter contre la foule. Trop difficile, autant se laisser porter. Un militaire, donc, qui lui demandait pourquoi elle venait. Elle demeura quelques instants sans répondre, fixant le soldat du regard, absente. Pourtant elle le voyait, hâlé mais plus pâle qu'elle, les larges lunettes, la barbe, l'improbable turban. Après avoir détaillé l'homme qui lui parlait, il lui fallut répondre. Rassembler ses pensées, se souvenir pourquoi elle avait rendez-vous.

J'ai rendez-vous. Pour me faire affecter. Aux... Ah oui, aux serres. A une serre.

Tout avait été dit d'une voix éteinte, et sans la moindre énergie. Sans la moindre émotion. Simplement ne pas pleurer. Pas au milieu de la foule. Pas devant un inconnu. Sans succès, ses yeux se noyaient.
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Message Ven 31 Mai - 14:20
Militaire
Celle-là avait passé une sacrée nuit. Enfin, probablement. Madukhar ne buvait jamais et la drogue s’était limitée à une expérience extrêmement traumatisante impliquant une bouteille en verre, des substances illicites, un bout de verre dans la narine droite d’une amie et une course effrénée pour distancer un opossum rageur, donc il ne savait pas grand-chose des soirées “olé olé”, comme disait sa tante. Néanmoins, elle avait une sale tête, cette dame là.
Enfin, non, pas vraiment une sale tête. Une tête sympathique, au demeurant, en fait. Mais l’air éteint, tellement éteint qu’elle ne tiqua même pas quand il lui sourit avec l’air encourageant. Allez, vous pouvez le faire. Je suis un GM (un Gentil Militaire, comme les GO mais en uniforme), je suis là pour vous orienter. Il n’en disait évidemment rien, car quelque chose lui semblait vraiment, vraiment anormal - donc, pas un mot, sinon ça pouvait causer une catastrophe. Diplomatie de base, toujours bienvenue. Comme avec un client, aussi. Ne rien dire, laisser venir, ils se vendent tout seul comme des grands.

Serres. Une scientifique ? Encore une, probablement. Plus de grosses têtes dans ce voyage quand dans un congrès à Mumbaï - aurait dit Vivek, lui n’avait jamais mis les pieds à Mumbaï. Elle en aurait eu l’attitude, sans cette voix atone et ces yeux très luisants, si luisants… Les lunettes ? Non, ça ne suffisait pas à expliquer ça. De toute évidence, il y avait un problème. Lequel, ça restait à déterminer.
Faire une blague ? Non, vue la voix, ça lui parut déplacé. Déplacé à un degré qu’il ne mesurait pas encore vraiment, mais quelque chose lui sembla que ça ne tarderait pas. Il se pencha très légèrement sur elle, sourit de son encourageant - toujours encourageant, toujours - puis porta la main à son oreille.


- Heuvel, envoie quelqu’un pour me rel’ver.
- Un souci ?
- Non, du tout, mais je crois que quelqu’un en a un ici.
- Un grave ?
- J’sais pas encore.

Il coupa.

- M’dame. Vous avez pas l’air au mieux, si ch’peux me permettre. Vous voulez vous asseoir ? Attendre un peu ? Quelque chose ?

Une collègue fendit la foule pour prendre le relais, mais il resta avec la femme à l’air embué. Il gardait le sourire, prêt à tout.
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Message Dim 2 Juin - 18:21
Colon
Le militaire se mit à parler, dans une oreillette sans doute, au vu de sa gestuelle. Rien qui la concerne selon elle. Elle n'y prêta guère attention. Elle pleurait doucement, les larmes coulant sur son visage, sans un mot. Simplement là, debout dans la foule, face à un parfait inconnu. Un parfait inconnu bienveillant, au moins, de toute évidence désireux de l'aider, même s'il ne savait visiblement pas comment s'y prendre. Elle demeura hagarde, à le fixer d'abord sans réagir autrement que par ses larmes.

M'asseoir ? Attendre ? Attendre quoi ?

Puis elle leva les yeux, et parut enfin réaliser.

Vous êtes un militaire. Comme lui.

Les sanglots la prirent, rendant ses propos hachés, balbutiants. Du chilien se mêlait au français, mais quelques phrases décousues étaient perceptibles.

Ne vous laissez pas avoir. Ils ne peuvent pas vous protéger. Ne mourrez pas. Vous allez mourir ? Oui, comme nous tous. Comme lui.

Elle s'effondra, à genoux. Indifférente à la foule, recroquevillée sur sa douleur. Perdue dans les limbes de sa perte.
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Message Mer 5 Juin - 20:40
Militaire
On vint le relever sans qu’il s’en rendit compte, car la femme lui parut passer d’un coup de la franche distance vis-à-vis du monde à une détresse incontrôlable, tellement qu’elle s’en embrouillait entre les langues, sanglotait à grosses gouttes, enfin cherrait sur les genoux. Madukhar ne parvint pas à l’accompagner mais se baissa aussitôt à son niveau, tandis qu’autour d’eux deux la foule commençait à se fendre pour leur laisser un passage.
Ou s’en laver les mains, se dit-il en constatant les regards fuyants. Quelqu’un se charge de cette pauvrette, pensaient-ils ; nous sommes donc libérés de sa charge, nous pouvons continuer sans rien voir. Il n’y a déjà plus rien, d’ailleurs soldate où se trouvent les guichets pour les botanistes ? Le caporal eut un rictus crispé en essayant de réfléchir à la meilleure façon d’agir sans les envoyer promener du haut de son semblant d’autorité - finalement il reporta cette idée à plus tard, confirma à l’oreillette qu’il gérait, et parla très sobrement.


- Mourir, madame ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

Il prit soin de parler avec des mots clairs, sans forcer l’affectation mais pas le sérieux. Bien que démuni, il préférait encore témoigner à cette femme de l’aide que de se risquer à la laisser faire n’importe quoi. La perte lui était un peu connue, et l’empathie lui servait de seconde nature - la plupart du temps.
Elle était jeune, constata-t-il brusquement. Bien plus jeune que lui, malgré son allure… euh… pas indienne. Il avait du mal à s’y retrouver dans toutes ces nationalités, aussi ne fit-il aucune présomption et préféra partir sur le fait que oui, c’était une jeune personne, qu’elle avait besoin d’aide, et il ferait la causette sur la langue qu’elle causait plus tard.


- Qui est lui ? Vous avez perdu quelqu’un ? Il y a eu un problème ?

Faire parler. Crever l’abcès, quitte à causer une crise passagère et repartir ensuite. Que quelqu’un aille chercher un psy en vitesse, ça risquait de urger. Il marmonna quelque chose en hindi, des imprécations retenues qui pouvaient passer pour une sorte de prière, puis reprit.

- Ce n’est pas ma langue non plus, alors prenez vot’temps. Je bouge pas, je vous écoute.

Madukhar sourit de nouveau, l’air paisible, solide. Il n’avait pas vraiment idée d’où lui venait cette chaleur dans le coeur, mais il supposa que c’était du carburant pour aider… donc, il le prit. Une sacrée injection, s’il pouvait se fier à son thorax. Histoire de le gaspiller - il sentit la surcharge arriver déjà, il releva ses lunettes sur son front puis se noua les mains, toujours accroupi.
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Message Dim 9 Juin - 22:10
Colon
L'homme suivit son mouvement, demeurant à sa hauteur sans la toucher. Mieux valait, sans doute, conserver cette distance encore. Sans quoi elle risquait de se briser, comme ces céramiques antiques que le moindre souffle fait s'effondrer. Elle l'entendait parler, mais c'était à peine si elle comprenait ce qu'il lui disait. Ce n'était pas de la haute linguistique, rien qui fut au-dessus de ses compétences, mais le brouillage venait bien davantage d'elle, et de son état d'esprit, que des paroles de l'homme. Elle percevait néanmoins ce qu'il souhaitait lui dire. Ses questions, aisées à deviner, sur les raisons de sa crise de larmes. Mais elle ne put répondre, tout d'abord. Elle ne contrôlait pas son souffle, et haletait pour chasser cette impression tenace qu'elle avait d'étouffer. Elle ne pouvait que pleurer, sous le regard gris du soldat inconnu.

Elle désirait lui répondre pourtant, décharger au moins un peu de sa peine trop vive, et le prévenir. Qu'il ne meure pas au nom de vains espoirs, confiant en de fausses promesses de futur, de sécurité. Sa main s'élança, vive comme une griffe, tout aussi dure et avide, impérieuse sur le poignet de l'homme.

Ils ne peuvent pas nous protéger. Ni vous ni moi. Ils nous font croire qu'on peut vivre ici, mais ce n'est pas vrai. Ces soi-disant guerriers. Ils ne sont pas à la hauteur. Les monstres vont tous nous tuer. Nous sommes chez eux. Nous n'avons rien à faire sur cette planète !

Son débit s'accéléra, jusqu'à devenir pressant, presque déchirant. Son timbre se faisait plus strident, laissant deviner la fêlure. La rupture si proche.
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Message Lun 17 Juin - 19:18
Militaire
L’anxiété qu’il entendit surgir de cette voix, aussi fulgurante que la main qui l’avait empoigné plus fort que la mort, le frappa au visage sans prévenir. Madukhar ne se sentit absolument plus à l’aise, comme juste occupé à rassurer quelqu’un de trop fragile : cette femme était en pleine angoisse existentielle, en pleine panique totale, et elle risquait de ne pas s’arrêter là.
De tels discours, on les avait briefé à leur propos - en théorie pas de prophètes de l’apocalypse qui traînaient à bord, mais impossible d’anticiper les effets soudains de l’arrivée sur un VRAI autre monde, une totale rupture avec tout ce qui existait autrefois. Les entendre, les voir presque en train de défigurer quelqu’un, constituait une toute autre expérience, à laquelle le soldat confronta surtout sa bonne volonté, qu’il savait avoir en bonne réserve… mais malgré tout, il y eut quelque chose dans son thorax qui se fissura.


- Les guerriers, madame. Les gens en armure. Ils sont notre meilleure…

Il s’arrêta. Probablement pas le bon plan. La mener jusqu’à la rupture, peut-être pas… ou du moins pas ici. Il passa la main à l’oreillette, tout en gardant son poignet captif très détendu.

- Chef. Je vais essayer d’emmener cette personne où elle pourra parler. On est d’accord ?
- Reçu, Khatri. Restez en contact.

La voix de Heuvel s’était bien entendue, et la formalité devait être une astuce de la sergente. Madukhar s’inclina un peu plus vers elle, et parla de nouveau à voix très tranquille, très égale.

- Madame. Venez avec moi. On va parler. Vous allez me dire ce qui s’est passé. Je vous dis pas qu’on va trouver une solution, mais vous pourrez tout me dire. J’suis là pour ça.

Très lentement, avec délicatesse, il entama le geste de se relever.
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Message Jeu 20 Juin - 21:34
Colon
Leur meilleure ? Quoi, chance ? Sans doute, elle aurait finit par l'admettre avec de la patience, même si elle s'y refusait. Mais cela signifiait-il que cette chance fut suffisante ? Certainement pas ! Dire que se plonger dans une baignoire remplie en cas d'incendie était la meilleure chose à faire ne signifiait pas qu'on n'allait pas mourir, asphyxié ou écrasé. Pour elle, la situation était similaire : ils allaient mourir, vite, de manière violente. Et que ces soi-disant héros repoussent (peut-être) l'échéance ne signifiait pas qu'elle ne viendrait pas, à terme. Elle en était convaincue, et cette certitude était telle, si oppressante, qu'elle tremblait visiblement, grelottant à présence, de peur, de douleur, Cassandre de malheur.

Sans encore avoir décidé de suivre ou non le militaire, elle imita pourtant son mouvement, se redressant sans lâcher ce poignet qu'elle serrait jusqu'à la douleur, les phalanges blanchies, tout autant que ses lèvres blafardes tant elles étaient pressées. Mais elle se remit debout, et bien que vacillant légèrement, elle paraissait plus calme. Moins proche de la rupture, comme si le changement de position l'avait légèrement désorientée. Sans avoir pris la parole, elle semblait cependant prête à le suivre.

Il l'entraîna à l'écart, ainsi qu'il l'avait dit. Un bureau, très probablement, à en juger par l'ameublement, mais il était vide en cet instant. Elle tenait toujours l'homme, et s'il avait tenté de se dégager, elle aurait refusé de le lâcher. Mais il l'avait probablement deviné, car il demeura soumis à sa poigne sans protester. La porte se referma derrière eux, leur offrant un semblant d'intimité, même si le manque d'épaisseur des murs laissait entendre une partie du bruit ambiant de l'entrée, et laisserait très certainement passer ses cris, s'il devait y en avoir. Mais le spectre de la crise de nerfs paraissait s'éloigner, alors qu'elle demeurait frémissante, comme assommée. Elle se laissa installer sur une chaise, très lentement.

Mais ses tremblements reprirent soudain, plus violents, plus âpres. Ses dents claquaient, hachant son souffle et ses mots.

Ces guerriers... Ces guerriers ! On croit qu'ils sont forts, qu'ils vont nous sauver ! Mais ce n'est pas vrai, pas vrai du tout ! Cabrones, hijos de puta !

L'espagnol se mêlait au français dans son discours, les injures jaillissaient avec violence. Une violence qui trahissait son désespoir profond.
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Message Mer 10 Juil - 11:53
Militaire
Plus besoin de réellement réfléchir pour comprendre où se trouvait le problème. Elle ne souffrait d’aucune folie et ne représentait pas une menace pour la colonie - en tout cas pas par elle-même : elle subissait un contrecoup de quelque chose qui devait être terrible, terrifiant. Madukhar s’accroupit à sa hauteur pour essayer de la regarder, même si ses yeux le fuyaient ; les dents qui claquaient avaient un aspect angoissant. Elle paraissait autant sur le point de se couper la langue qui de soudainement parler de démons vengeurs… Et les deux hypothèses parurent plausibles au caporal, qui resta sur le qui-vive alors qu’il essayait de répondre.

- Que s’est-il passé, madame ? Je veux dire, vraiment ? Vous avez perdu quelqu’un ? Il y a eu un malheur pour vous ?

Il luttait un peu avec cette langue commune étrange qui s’ajoutait à celles qu’il maîtrisait déjà. L’entraînement intensif n’avait jamais été franchement sa tasse de thé, et il repassait à l’hindi dès que l’occasion se présentait - pas comme maintenant, typiquement. Il se débrouilla pour paraître aussi compatissant et attentif que possible, accroupi comme pour engraisser un tas d’herbe en manoeuvre : cela passa par un regard qu’il voulut perçant, jusqu’au coeur de la femme, plongé dans le sien autant qu’il le put. Changement d’approche, à voir pour l’efficacité.

- Vous pouvez me dire. J’ai pas de guerrier parmi mes amis. Qui vous avez perdu ?
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Message Mer 10 Juil - 13:26
Colon
Un regard, qui accrochait le sien, le forçant à se fixer, la forçant à s'ancrer sur lui. Il était prêt à recevoir sa douleur, à entendre son désespoir. Les larmes jaillirent, soudaines, brûlantes. Comme un flot trop longtemps contenu, alors qu'il lui semblait qu'elles ne s'étanchaient jamais tout à fait. Elles coulaient, et sa voix se brisa à nouveau, passant de l’hystérie à un chuchotement rauque.

Ils avaient dit qu'ils nous protégeraient, que les militaires ne serviraient que de soutien. Ils ont menti. Lautaro, il est sorti avec un guerrier. Le guerrier est revenu indemne. Lautaro n'est pas revenu. Il n'est pas... Pas...

Les pleurs, à nouveau.

On était venu ici pour l'avenir. Pour se marier. Pour avoir autant d'enfants qu'on le voulait. Mais il est... Sorti.

Impossible de dire le mot. De le penser même. Il était sorti, et cela suffisait à résumer, dans son esprit, toute la dangerosité de cette planète. Un lieu létal. Où ils ne bénéficiaient, au lieu des espoirs qui les avaient conduits ici, que d'un maigre sursis, fait d'angoisse et de chagrin. Elle n'aurait jamais d'enfants avec Lautaro, elle ne se marierait pas avec lui. Le seul homme qui eût compté dans sa vie. Le seul dont elle voulait qu'il compte. Elle était venue fonder une famille, et au lieu de ça, elle avait perdu tout les siens. Sa famille demeurée sur Terre, et la famille de Lautaro, qui aurait dû devenir senne. Qui l'excluait désormais de leur deuil. A moins qu'elle ne l'ait fait seule ?

Seule.
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Message Mer 10 Juil - 14:14
Militaire
Son ventre prit brusquement une centaine de kilogrammes, du plomb glacé qui emportait tout avec lui jusqu’au sol, puis en dessous, jusqu’au centre de cette nouvelle planète où ils recommençaient tout à zéro. Dans le sens inverse, son cerveau parut s’alléger, se remplir d’air pour ensuite brutalement s’arrêter, ne devenir que brume épaisse. Tout fut emporté pour ne laisser que ce prénom.
Madukhar ne connaissait pas personnellement le soldat Lincolao-Huircapan, mais ce n’était pas nécessaire : toute la troupe en avait entendu parler, même ceux réveillés de stase des mois après le désastre. Ils ne faisaient pas partie de la même unité, il ne l’avait jamais rencontré et ne s’était même pas rendu au service pour sa mémoire - il considérait que ça aurait été déplacé pour ses vrais compagnons d’armes et sa famille ; n’empêche, toute l’armée se rappelait de son nom comme d’un exemple de pourquoi cette nouvelle planète ne devait être prise à la légère. Et les quelques Chilien-ne-s qu’il croisait de loin en loin ne parlaient de lui que de façon déférente et endeuillée, même des mois plus tard…
Et donc là, elle, c’était sa veuve. Bien bien bien…

Enfin, sa veuve. Si, si, sa veuve. Traumatisée, en pleine descente de panique, pleurant pour ainsi dire dans ses bras et terriblement à la recherche de quelqu’un. Genre, lui.
Genre, LUI. Déjà suffisamment perdu tout seul pour ne pas réussir à se débrouiller sans un cadre quasiment scolaire. Comment avait-il réussi à finir sur cette planète, déjà, c’était une formidable question.
Une question qu’il ne fallait pas se poser maintenant. Sale égoïste. Elle a besoin de toi, d’aide, de quelqu’un, de soutien. De… tapes sur l’épaule ? Oui, voilà, pour commencer. Un contact physique, mais pas intrusif. Un truc que toutes les sitcoms du monde font ne peut pas être totalement faux. Et il en avait vu, des sitcoms. Probablement des milliers, même.


- Je… suis désolé. Désolé. C’était un bon gars, je… enfin, on m’a dit… parce que je…

Enchaîne. Enchaîne.

- Vous… vous avez eu d’l’aide ? De quoi… je sais pas, pas rester seule, souffler, ou… Votre famille ? La sienne ? Quelqu’un ?

Continue. Prends dans tes bras, mais pas trop pour pas paraître intrusif, baisse le ton de ta voix, reste très formel et ferme, arrête d’avoir la voix trop basse et ne la regarde pas pleurer, laisse la faire.

- Sinon, j’pense… qu’on peut vous trouver de l’aide. Non ? Ses anciens camarades ou… ou nous autres, de la troupe ?

Voilà, ça c’est bien. Tu t’engages vachement trop mais c’est bien. Ça, ça va lui faire du bien.
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Message Mer 10 Juil - 20:23
Colon
Un contact amical, une enlaçade, des bafouilles de réconfort. Il savait qui était Lautaro, il avait entendu parler de lui. Elle n'aurait pu le croire, si elle n'avait pas si désespérément besoin de le croire. Mais elle le croyait. Lautaro, un héros et un martyr. Comme l'avait été le premier, cette grande figure de son peuple, dont tant portaient le prénom en reconnaissance. Lorsqu'il évoqua de l'aide, elle secoua la tête, et ses larmes redoublèrent lorsqu'il parla de famille.

Pas de famille. Plus de famille.

Les siens, à soixante ans d'écart, sur une planète désormais injoignable. Et l'autre, plus absente encore. Elle se laissait faire, sans réagir, molle comme une plante mourante. Sans espoir. Qui pourrait l'aider ? Personne, elle en était persuadée. Ses anciens camarades ? Peut-être. Ils lui avaient fait part de leurs condoléances, au début, lui avaient offert leur aide, avec cette compassion maladroite des hommes d'action, mal à l'aise avec les mots et l'expression de leurs sentiments, mais sincères et désireux de bien faire. Mais elle n'avait pas osé aller vers eux. Chercher à leur côté une reconnaissance de sa douleur. Eux, sans doute, ne lui auraient pas dénier le droit de souffrir davantage qu'eux. Elle aurait sans doute pu trouver à leur côté un peu de chaleur, cette chaleur bourrue des hommes d'armes.

Elle n'avait pas osé. Persuadée qu'ils avaient bien plus important à faire. Qu'ils devaient survivre, plutôt que la traîner comme une charge. Elle avait eu peur, aussi. Peur de s'attacher à eux, et qu'ils meurent, à leur tour. Car ils allaient mourir, c'était indéniable. Elle ne voulait pas en souffrir. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait déjà pas supporter la sienne.

Je ne veux pas les voir mourir aussi. Comme vous. Vous allez mourir, et je vais souffrir. Votre famille va souffrir. Vos amis vont souffrir. Puis eux aussi, ils vont mourir. Ça ne peut pas se passer autrement.

Elle parlait d'une toute petite voix, comme une enfant au sortir d'un cauchemars. Un chuchotement fragile, brisé.
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Madukhar Khatri
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Message Ven 19 Juil - 14:16
Militaire
Elle n’irait pas mieux, définitivement. Il ne pigeait rien aux considérations de psychologie - c’était bon pour Vivek ou d’autres de ses collègues dans les universités, mais l’armée apprend plus à agir, agir, agir… et à ne surtout pas réfléchir, car c’est mauvais pour vous ; du coup, il se sentit démuni de constater que rien ne semblait infléchir l’état de la jeune fille. Et pour cause, aurait-il pu se dire. Ce par quoi elle était passée alors qu’ils n’occupaient cette planète que depuis quelques semaines représentait plus de traumatismes que ce qu’il avait connu en toute sa vie terrestre…
Et maintenant, elle était seule, entièrement seule, et il réalisa qu’il ne connaissait même pas son nom ni ne savait plus quoi faire. Agir, agir.
Agir.


- Heuvel, tu peux me donner le numéro de bloc de la veuve de Lautaro Lincolao-Huircapan ?
- Linco… attends, il avait une femme ?
- Tout comme. Enfin, presque. Trouve moi où elle réside, j’la ramène chez elle.
- Reçu, un moment.

Pendant qu’il attendait qu’autre chose qu’un silence de crevasse émane de son oreillette, il essaya de ne pas penser à ce qu’avait dit la jeune femme… Parce que c’était de mauvais augure au-delà de tout, et quelque chose dans son ton rendait le tout désagréablement proche. Comme si… comme si la mort les attendait de très près, de trop près même. Et il n’était pas seul, contrairement à elle : Vivek ? Sarita ? Et ses compagnons d’armes, venus d’Inde mais aussi ceux qu’il s’était découverts depuis son arrivée ?
Et sa famille, sur Terre ? Il en avait une quand il était parti… mais maintenant ? Maintenant, où était-elle ? Où en était-elle ?
Sa mère ?


- Khatri ?
- Hein ?
- J’ai son numéro de bloc, c’est pas trop loin. Tu le veux toujours ? Je demanderai à quelqu’un de t’relever.
- Heu, ouais, merci.

Il la fit se relever et l’emmena à travers les divers couloirs pour la ramener chez elle, mais plus il marchait et moins il se sentait lui-même. Quand enfin il trouva la bonne porte après plusieurs tentatives ratées et diverses familles dérangées, Madukhar n’était plus qu’une espèce d’ombre habitée de pensées morbides.
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Âge du Personnage : 24 ans
Nationalité du Personnage : Chilienne Mapuche
Métier du Personnage : Agricultrice
Multi-Compte ? : Svana Vigdis _ Sophia Andreasen
Alihuen Likan-Rojas
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Message Jeu 25 Juil - 21:01
Colon
Elle se laissa reconduire, amorphe, épuisée comme savent les faire les chagrins profonds et les larmes violentes. Elle se laissa mener jusque chez elle, et s'identifia auprès de l'IA domotique d'une voix tellement fragile qu'elle dut se répéter pour que la porte s'ouvre. Elle n'était qu'une ombre, à peine plus solide, en cet instant, qu'une écharpe de brume à l'aube. Elle regagna son refuge, cet appartement qui aurait dû abriter leur avenir, leur famille, leurs enfants, et qui ne recueillait plus que sa douleur.

Elle n'eut même pas un mot pour le soldat, si gentil pourtant. Mais elle n'oublierait pas son visage, sans doute. Le premier qui fut sincèrement préoccupé, et soucieux d'elle. Elle pleurerait, à nouveau, lorsqu'il mourrait. Si il lui restait alors des larmes à verser.
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